De Volvic à Saint-Émilion : la pouzzolane, quel destin !

La pouzzolane, vous connaissez ? Jusqu’à présent, cette poudre de roche volcanique extraite au-dessus de Volvic, dans la chaîne des Puys, était surtout utilisée pour protéger les cultures horticoles. Mais depuis trois ans, Sébastien Masclet, directeur de l’entreprise Pouzzolane des Dômes, à SaintOurs, lui a trouvé une autre destination, viticole cette fois. « La pouzzolane, avec ses propriétés drainantes et sa chimie particulière, a vite intéressé Nicola Fagotto, consultant pour les cinq propriétés Comtes von Neipperg. Il voulait préparer différemment ses sols » , raconte-t-il.

« C’est la partie la plus sableuse des sols de Canon-la-Gaffelière qu’il m’a paru utile de travailler avec de la pouzzolane » , confirme Nicola Fagotto. Désormais, le consultant, qui travaille en bio sur la plupart des domaines Comtes von Neipperg, incorpore 10 % de pouzzolane dans son compost. « C’est un matériau très poreux qui garde l’humidité et permet de réduire les arrosages. Au début de l’hiver, on épand le compost dans les vignes. Ce mélange apporte de la matière organique aux sols, des oligo-éléments et modifie le rapport carbone/azote » , précise Nicola Fagotto.

 

PRODUCTION TRIPLÉE

Mais c’est sur un plantier de Canon-laGaffelière que l’expérience a été la plus concluante. « Le résultat a été incroyable, se félicite Nicola Fagotto. La parcelle est restée superbe malgré les coups de canicule cet été. On voit une vraie différence avec la préparation habituelle. » Et quand on dit que la conduite de la vigne en bio réduit les rendements, Nicola Fagotto réplique : « Pas chez nous ! Cette année, nous avons triplé le volume de vendange et il a fallu mettre des jus dans les cuves d’assemblage… » De quoi pousser Sébastien Masclet à augmenter sa production, quelques dizaines de tonnes par an.

« la chaîne de valeur autour d’une identité commune » . Traduction : les vins volcaniques ont un goût spécifique à vendre et il est temps de le faire savoir. Le personnage bouillonne lorsqu’il évoque les gamays et chardonnays issus du granit et du basalte de la chaîne des Puys, un terroir vieux de 6 000 ans (époque des dernières éruptions). Son initiative suit de près le récent classement de la chaîne des Puys au Patrimoine mondial de l’Unesco. B. S.